Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/194

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
188
SOUVENIRS D’UN FANTÔME

sauver tous, je vous l’abandonne avec joie ; mais dois-je disposer de mon âme ?…

— Je souffre, et ton frère va mourir, » dit une troisième fois le fantôme, et il disparut…

Au même instant, la porte s’ouvrit, et le vieux comte Guidi entra. Sa physionomie était empreinte d’un sombre désespoir ; il s’approcha du lit de sa fille, d’une main lui montrant ses femmes endormies, et de l’autre lui fit signe de le suivre.

La vierge obéit, malgré sa faiblesse ; elle jeta sur elle une mante fourrée d’hermine ; puis elle accompagna son père, qui lui saisit le bras en silence, et la conduisit dans la grande salle éclairée de plusieurs torches en cire blanche.

« Annunziata, lui dit-il lorsqu’ils furent arrivés, une affreuse malédiction pèse sur