Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/204

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
198
SOUVENIRS D’UN FANTÔME

en forme de lumière brillante, et qui, trompant les étrangers, les amènent à se précipiter dans des flaques d’eau.

En vain ceux qui ont de l’expérience conseillent aux imprudents de s’éloigner de ces endroits malsains où, si l’on se trouve en présence de méchants esprits, on peut du moins y prendre des maladies dangereuses ; où l’on parle au vent ; nul ne vous écoute ; ces téméraires courent à leur perte.

Un pélerin revenait de la Terre-Sainte : il avait visité le tombeau de Jésus-Christ, le jardin des Oliviers et la vallée de Josaphat : il s’en retournait, dis-je, chargé de grâces et de pardons, impatient qu’il était de revoir sa famille que, depuis trois ans, il avait abandonnée. Chaque matin, avant de partir, il offrait à Dieu de ferventes prières ; et le soir aussi, avant de se coucher, il implorait dévotement la Divinité. Voilà qu’après