Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/205

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avoir débarqué au bord d’Otrante, traversé l’Italie dans toute sa longueur, franchi les Apennins et les Alpes, il était parvenu à cette contrée située entre le Lyonnais et le Dauphiné, et où naguère existaient les fameux marais de Bourgoin.

Il ne lui restait plus que quelques heures de route à faire pour parvenir jusqu’à son manoir. Il s’était couché, la veille, le cœur tout joyeux, et se leva dans une allégresse telle qu’en songeant qu’il allait voir tout ce qu’il aimait le mieux, le malheureux en oublia sa prière du matin.

Sans s’en apercevoir, il se mit en route ; et voilà que le chemin qu’il croyait si bien connaître s’embrouilla si fort devant lui, et de telle manière, qu’il ne sut plus de quel côté tourner ses pas. Il chemina durant toute la journée, allant, venant à travers la plaine inondée, sans trop savoir ce qu’il faisait. Les