Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/237

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trouvait réuni dans ce coupable lieu. Après que Geoffroy eut considéré à son aise les divers tableaux que je viens de décrire, Edgard vint l’avertir qu’il fallait aller rendre ses hommages au grand bouc. Geoffroy suivit son enchanteur. Il aperçut d’abord une longue allée tout illuminée de vers luisants qui jetait un éclat extraordinaire ; entre chaque arbre, étincelaient des flammes brillantes, et dans chaque flamme cabriolait un lutin. Au bout de l’allée, sur un trône de pommes de pin, était assis un bouc gigantesque ; une couronne de fer ceignait sa tête hideuse ; des éclairs jaillissaient de ses yeux immenses ; dans ses pattes il tenait un sceptre de fer. Quand Geoffroy se présenta, le bouc impur se hâta de lui tourner le dos. Geoffroy, instruit par son introducteur, s’avança avec respect des marches du trône, et vint baiser au derrière le prince des ténèbres. Celui-ci