Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/238

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lui rendit son salut, et puis, adoucissant le chagrin qui régnait sur son visage, il lui demanda quel motif le conduisait dans son assemblée. Geoffroy lui fit part de ses souhaits. « Je t’accorde tout, lui dit Lucifer, deviens puissant ; obtiens celle que tu aimes, je n’y mets qu’une seule condition, c’est de me céder ton château de Montmaure, avec tout ce qu’il renfermera le jour où je viendrai en prendre possession. » Geoffroy, ne se doutant pas du piège qu’on lui tendait, consentit à tout. Alors les chants, les danses recommencèrent, on lui remit une baguette, et le souper fut servi. Geoffroy, ayant voulu goûter à un plat, trouva fade le ragoût qu’il désirait, il demanda du sel : à ce mot fatal, il fut saisi d’un éblouissement subit, et il tomba évanoui.

Le jour depuis longtemps avait remplacé les sombres crêpes de la nuit, lorsque Geof-