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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

que cet étranger avait prêté de grosses sommes au marquis, et qu’il prenait mal son temps pour en réclamer la rentrée ; mais qui était-il ? c’était ce qu’on se demandait avec anxiété ; car sa présence, loin de plaire, répandait dans l’assemblée une vague inquiétude, d’autant plus qu’il avait prononcé ces dernières paroles, que sans doute il tenait à rendre gracieuses, avec l’expression d’un homme qui veut envoyer l’univers à Satan.

On observa que le marquis se sentit un peu soulagé de ce qui venait de lui être dit, bien que ses yeux attachés sur son créancier conservassent une expression indéfinissable d’effroi et de dégoût.

Le maître-d’hôtel, tandis que deux valets de pied ouvraient les battants de la porte principale de la salle à manger, annonça, selon l’usage, que le souper était servi. Le marquis restait comme frappé de la foudre