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souvenirs d’un fantôme
— Sois homme libre, tu peux l’être. »
Ce mot libre chatouilla mon oreille, je soupirai.
« Qui l’est ? » répartis-je ; et j’enfilai la kyrielle de tous ceux aptes à porter des fers, elle fut longue : l’inconnu l’écouta avec la patience d’un capucin ; puis il répliqua froidement :
« Tout cela est vrai, l’esclavage règne dans les bordes (les métairies), dans les hameaux, dans les villages, dans les bourgs, dans les villes, dans les cités ; et pourtant en dehors de ces murailles il y a un homme libre.
— Qui ? » demandai-je.
« Le voleur.
— Ah ! m’écriai-je en tressaillant, vous êtes Joachim le mal pendu !
— Prêt à le tordre le cou, mon drôle, dit-il en baissant la voix, et à t’envoyer rejoindre