Aller au contenu

Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/319

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
313
souvenirs d’un fantôme

ton aïeul au cimetière, pour peu qu’il te prenne la fantaisie de me trahir.

— Je ne l’ai pas, je doute qu’elle vienne, » répondis-je en le regardant avec autant de hardiesse que de sincérité.

Joachim m’a répété souvent dans la suite que j’avais achevé de faire sa conquête par ma réplique, et plus encore par le jeu de ma physionomie ; il me dit dans ce moment-là :

« Ne préfères-tu point courir avec moi le monde que de patenôtrer dans cette maison ?

— Ma foi, je me donnerais au diable s’il voulait me faire voir du pays.

— Tu pourras un peu plus tard faire affaire avec lui ; aujourd’hui passe un acte avec Joachim le mal-pendu.

— Voilà ma main, capitaine.

— Camarade, voici la mienne : tu comptes,