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souvenirs d’un fantôme

« Ils sont retardés parce qu’ils amènent, me fut il répondu, la meilleure pièce de l’affaire ; une jeune fille jolie à miracle que nous avons tous épousée, et qu’on veut faire épouser au reste de la troupe, avant de l’envoyer rejoindre le reste de sa famille.

Alors je pensai à ma chère Annette, et fus heureux de la certitude que j’aurais de la revoir le lendemain. Nos derniers camarades nous rejoignirent sur la lisière d’un bois où nous comptions passer le reste de la nuit et le jour suivant ; ils portaient des vivres, et l’un d’eux avait sur ses épaules une créature humaine complètement évanouie ; je n’y regardai seulement pas. On s’enfonça dans le taillis ; on marcha encore pendant environ une heure ; enfin nous atteignîmes des ruines d’un vieux prieuré, où nous nous étions déjà cachés à diverses reprises. Deux des nôtres, qui nous avaient précédés, nous re-