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souvenirs d’un fantôme

ta complice, et tu ne t’échapperas pas vivant d’ici. »

Annette disparut. Je vis à sa place les yeux flamboyants de loups affamés : ils m’environnaient… Une troupe de ces bêtes voraces s’avança vers moi, prit une de mes jambes, une autre prit mes bras : il y en avait une qui commença son festin par déchirer ma figure ; mes joues, mon nez ; chacun de ces loups me dévora, non avec avidité, mais lentement. J’eus l’horrible loisir d’éprouver des tortures inconcevables, de me sentir mourir mille fois. Enfin, et à l’instant où l’ame échappait à ces restes déchiquetés, je vis Annette ; elle montait au ciel : je pris Un élan de rage pour courir après elle… ; un coup de croc me retint ; les loups étaient devenus des démons hideux, qui se rejetaient mon ame, qui la ballottaient en faisant des grimaces à donner la mort à celui qui n’en serait pas atteint