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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

la gentillesse de ses manières et la richesse de son plumage, charma tellement la comtesse, qu’elle oublia l’orage dont elle avait eu tant de frayeur et qui continuait à gronder avec violence. Le comte d’abord, ensuite les personnes de sa famille qui étaient au château, ses gens enfin, furent tous appelés successivement pour admirer le nouveau venu. Il méritait les éloges qu’on lui prodigua, et l’on ne fut pas moins surpris de sa familiarité et de sa douceur que de sa beauté si remarquable. Depuis ce moment, il devint le favori de madame de La*** et ne la quitta presque jamais. Tantôt, il la suivait en marchant, tantôt il se perchait sur son épaule, tantôt il voltigeait autour d’elle, se montrant si familier, si apprivoisé, que la frayeur de le perdre cessa promptement.

La comtesse couchait dans un appartement particulier. On dressait tous les soirs,