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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

brisé en mille éclats, et si singulièrement, qu’il n’en resta le moindre morceau attaché à la boiserie.

La comtesse, effrayée, tressaillit et se levait pour appeler ses femmes, quand un coup de tonnerre déchira la nue, et aussitôt s’élança du dehors, et, par l’ouverture qui venait d’être faite, entra un admirable oiseau, d’une grosseur peu commune, dont la tête était rouge, le cou nuancé de vert et de pourpre, les ailes d’un jaune éclatant, le ventre noir à reflets chatoyants, et la queue démesurément longue, ornée, de trois plumes vertes légèrement bordées d’aurore. Cet oiseau, qui s’appartenait à aucune nomenclature d’histoire naturelle, portait, au dessus de son bec, une aigrette blanche et sanguinolente. Jamais il ne fut plus bel et plus bizarre animal. Il sauta légèrement sur le parquet, tortilla, fit la roue, et par