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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

coula calme. Deux jours après, elle demanda une robe dont la nuance lui plaisait particulièrement. On ne put la trouver ni dans les armoires ni dans les laisses du cabinet, pas plus que dans les diverses commodes ou autres meubles où on fouilla avec soin. Chacune des femmes jura ses grands dieux de n’avoir point pris cette robe ; pourtant elle ne reparut pas.

Le même soir, il prit fantaisie à madame de La*** d’ouvrir le sultan dont on lui avait fait cadeau le jour de ses noces, et qui alors remplaçait la corbeille dont nous avons vu le règne finir de nos jours pareillement. De quel étonnement madame de La*** ne fut-elle pas saisie, lorsqu’elle y trouva sa robe tant cherchée le matin, mais coupée en un si bon nombre de petits morceaux, que le plus grand n’avait pas un pouce de surface. Il fallut s’émerveiller autant des heures qu’on