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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

durait ; madame de La ***, le matin même, avait été effrayée par une vision non moins sinistre que les autres. Elle était dans son salon, où elle pleurait amèrement. L’oiseau favori folâtrait autour d’elle, quand, se rappelant que le pouvoir fatal qui la dominait avait commencé son influence à l’instant où l’oiseau s’était donné à elle, elle ne put s’empêcher de lui dire : « Méchant animal, si c’est toi qui m’as ensorcelée, je te déteste et, au nom de Dieu, je t’adjure de me délivrer de ta présence. »

À peine a-t-elle dit, que le carreau de verre qui remplaçait celui brisé un an auparavant fut également mis en éclats cette fois-ci, et l’oiseau, poussant un râlement horrible, se précipita par l’ouverture, déploya ses grandes ailes et disparut sans retour.

La comtesse a dit, depuis, qu’en ce moment elle fut comme éclairée, et qu’elle