Aller au contenu

Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
44
SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

s’étonna de n’avoir pas plus tôt rompu le charme, en rapprochant la coïncidence de la venue de l’oiseau, et les prodiges qui s’y mêlaient. Par un mouvement machinal, elle ouvrit elle-même les trois grandes portes du salon, comme si une abondance d’air lui eût été nécessaire. Dans ce moment, par la porte du milieu, entra un chapeau de forme étrangère, à hauteur d’homme, et qui n’était appuyé sur rien. Ce chapeau allait et venait dans le salon, comme s’il eût cherché la comtesse. Elle, prosternée à genoux, implorait Dieu mentalement, car il lui était impossible de proférer aucune parole. Trois plumes vertes, et pareilles à celles de la queue de l’oiseau, ornaient le chapeau qui, venant droit à madame de La ***, achevait de glacer son sang, lorsqu’un coup de fusil, parti de la terrasse voisine, atteignit le chapeau de deux balles. Des ruisseaux de sang en