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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

fut telle, qu’il en oublia la réputation féroce du capitaine Merle et de ses gens ; il partit, et on se dirigea vers le manoir. Les provisions de bouche ne manquaient pas, la forêt fournirait les aliments, du feu et les matériaux des lits militaires ; on avait des flambeaux de cire jaune, des armes, des munitions de guerre, et quarante militaires bien déterminés se croyaient à l’abri de toute insulte derrière les remparts solides du château.

» On barricada l’entrée du lieu avec des palissades et on se dispersa dans l’intérieur, dont on prit possession. Il n’y avait dans cette enceinte désolée ni créature vivante, ni meubles, à part de gigantesques tables de cuisine et quelques fauteuils tellement massifs qu’on ne les avait pas encore achevé de briser.

» On plaça des sentinelles ; on s’installa dans la grande salle, aux proportions démesurées