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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

et que soutenaient deux files de colonnes massives pareilles à celles d’une nef de cathédrale.

» Mon aïeul aimait à vivre seul ; il s’empara d’une chambre voisine, où il y avait quelques chaises, deux fauteuils, et sur des piédestaux plusieurs statues de pierre dure grossièrement sculptées ; elles représentaient des guerriers, la tête couverte d’un casque à la visière abaissée.

» On apporta trois ou quatre bûches énormes qui garnirent la cheminée béante, aux revêtements colossaux, et garnie de chaque côté d’un banc de pierre sur lequel on pouvait s’asseoir pour se chauffer de plus près ; on alluma les flambeaux de cire, et lorsque leur lumière et la flamme du foyer eurent illuminé la salle, mon aïeul jeta machinalement les yeux sur le chambranle démesuré de la cheminée, et là il reconnut son propre