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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

» Ces idées l’occupaient, mais une fausse honte le retenait ; d’autre part, il ne se souciait pas de manifester si vite une sorte de frayeur, et il voulut attendre ce qui adviendrait avant de donner l’éveil à ses gens. Il portait encore sa cuirasse, avait sa bonne épée pendue à son côté, son casque était là tout proche, et à sa ceinture il y avait en outre une dague et deux pistolets de poche, chef-d’œuvre d’un armurier de Paris.

» Les inconnus se chauffaient et toujours sans mot dire ; le chevalier crut que la politesse exigeait qu’il fit les honneurs du logis en sa qualité de premier occupant ; et, se levant, il s’approcha du vieux monsieur et lui offrit de prendre sa part du souper servi.

« Je remercie très humblement le chevalier de Lamothe-Houdancourt, » repartit le vieillard, « mais je ne peux accepter son invitation ; mes cuisiniers travaillent et avant