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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

heures ; les minutes ; cent fois sa vivacité ramena vers l’embouchure de la caverne, mais ses agents ne paraissaient pas ; l’attente était affreuse pour une ame aussi emportée. Enfin le jour brillant sans qu’on arrivât lui donna la pénible certitude que le coup avait dû manquer, et, sans vouloir plus écouter les représentations de Bramante, il voulut lui-même aller à Lérici pour essayer de découvrir ce qui s’était passé.

Il ne lui fut pas nécessaire de courir si loin ; car, en traversant le chemin, il reconnut les cadavres des deux brigands ; et dès lors devina qu’on était parvenu à leur enlever leur victime. Furieux d’un tel événement, redoutant que les bandits ne l’eussent accusé avant de mourir, il ne songea plus à pousser sa route jusqu’à Lérici ; et tournant du côté de son château le plus voisin, il alla y attendre ce qui pouvait ré-