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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

sulter de cette entreprise si téméraire, et qui avait complètement échoué.

Mais ses craintes étaient vaines, nul ne l’accusait ; car on ne pouvait même le soupçonner. Il ne tarda pas à voir que ses émissaires, en perdant la vie, avaient emporté son secret.

Bramante l’avait quitté, voulant, lui avait-il dit, aller s’informer en personne si Rosamaure était encore tranquille à Lérici. Peu de jours après il revint : « Je sais tout, » dit-il au baron Astolphe en l’abordant ; « votre belle vous a été ravie, tandis que nos deux hommes vous la conduisaient fidèlement ; et savez-vous quel est celui qui vous a privé du bonheur de posséder une si charmante fille ? c’est le même dont déjà vous avez tant à vous plaindre.

— Je n’ai pas besoin » s’écria Astolphe, « d’en apprendre davantage ; ma haine en