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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

« Il est temps, » dit Bramante d’une voix sépulcrale ; en même temps, et pour la première fois, il embrasse le baron que, durant toute la journée, il avait entretenu de tous les détails qui pouvaient augmenter sa fureur.

L’embrassement de Bramante produisit un effet extraordinaire sur Astolphe ; ses yeux furent éblouis, la rage inonda son cœur : ce n’était plus un homme, c’était un démon déchaîné. Il soulève la trappe, pénètre dans la chambre, poussé par une fureur que rien ne peut arrêter. Ô surprise ! la vierge est encore seule, son époux ne l’a pas encore approchée. Combien plus le désespoir de Jules en sera grandi ! Ainsi pense ce monstre, et, se ruant sur l’innocente beauté, par cinq coups de poignard, en lui arrachant la vie, il donne à son ame le droit