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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

Plusieurs fois il revint à l’oratoire, et Alice, de son côté, s’y rendit exactement. Les serments les plus solennels furent échangés en face de la Vierge, et lee sacrilége Renaud ne craignit pas que la foudre le punît de son parjure et de son infâme séduction. Cependant le méchant était loin encore d’être satisfait. Alice restait pure, et son honneur n’était pas entaché. Espérant s’unir un jour à un chevalier qui l’abusait par mille tromperies, à chaque moment, elle perdait un peu de sa retenue. L’amour, habile à placer son bandeau sur les yeux de l’innocence, dérobait à Alice le danger vers lequel il l’entraînait. Tout entière à sa passion, elle brûlait de toutes les flammes de son âge, et la nature en elle combattait contre sa vertu.

Renaud s’apercevait des progrès qu’il faisait dans cette ame ingénue, et ne remar-