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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

tures. Il fallut à Alice toute la force de son caractère réunie à celle de sa constitution pour ne pas succomber à ses souffrances cruelles ; elle les surmonta avec un héroïque courage ; elle implora le secours de la Divinité, qui ne pouvait l’appuyer dans ses desseins, et elle parvint enfin au terme marqué par la nature pour retrouver un peu d’allégement. Elle arrosa de larmes la fille qui naissait dans ce sombre séjour ; durant trois journées, elle la garda avec elle, ne pouvant se décider à s’en séparer. Elle vit pourtant que la chose était indispensable, et, après avoir mille fois renouvelé ses fureurs contre le monstre qui l’avait trahie et désolée de toute manière, elle se détermina à exécuter ce qu’elle avait arrêté. Ce n’était point en des mains étrangères qu’elle voulait confier le soin de veiller sur un trésor qui lui était si cher ; elle s’était déterminée à exposer sa