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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

l’enfant attirèrent leur attention, ils coururent vers la petite fille, qui réclamait impérieusement sa nourriture accoutumée. Leur surprise en même temps était grande de la trouver dans la chambre de l’abbé, sans que celui-ci parût s’en occuper, ou sans que tant de bruit ne le tirât de son assoupissement peu ordinaire ; mais leur étonnement prit bientôt une autre direction, quand, en avançant vers le lit, ils aperçurent le cadavre inanimé de leur maître. Les cris affreux qu’ils poussèrent ne tardèrent pas à attirer tous les habitants du château. Le sire Alain principalement demeura plongé dans une douleur amère à la vue de son frère inhumainement égorgé. Vainement s’empressat-il de donner les ordres les plus précis pour faire retrouver l’assassin ; sa trace était entièrement perdue, et l’issue secrète qui eût pu amener à la connaissance de la vérité ne