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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

fut pas découverte ; chacun se perdait dans ses conjectures, auxquelles la petite-fille nouvellement née ajoutait une teinte merveilleuse bien propre à alimenter la curiosité.

La dame de Tarabel, prenant en ses bras cette innocente créature, l’amena dans sa chambre, et lui ayant d’abord donné du lait chaud, envoya chercher la femme d’un vilain qui était nourrice, et la chargea de donner son sein à l’enfant abandonné.

Le sir Alain et sa noble épouse, quand ils se retrouvèrent ensemble, se communiquèrent leurs réflexions sur ce sinistre événement. Tous les deux conclurent que leur frère avait péri sous les coups d’une vengeance peut-être excusable, et que sans doute la naissance de la petite fille avait été la cause première de ce forfait ; ils se résolurent, en conséquence, à l’élever avec soin, afin de répa-