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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

et de son petit-fils s’améliora de jour en jour ; leur petit troupeau s’accrut ; les maladies ne le désolaient point ; les arbres du jardin pliaient sous la quantité de fruits qui les couvraient et tous excellents ; les ruches donnaient un miel délicieux qui fut acheté un haut prix ; puis tantôt on trouvait une bourse pleine d’or ; tantôt un colporteur, à qui on avait donné à coucher laissait, en partant, en marchandises, trente à quarante fois la valeur de ce qu’il lui en eût coûté à l’auberge où il eût mieux été. La jument qui bondissait dans la prairie donna un poulain que l’on acheta pour les écuries du roi. L’aisance régna bientôt dans la maison de Marthe, et la vieille femme, en caressant l’orpheline, ëfut contrainte d’avouer que la bénédiction du ciel se répandait sur ceux qui ouvraient leurs bras et leur maison à l’enfant abandonné.