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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

parfois se laissait apercevoir et se dissipait avec promptitude.

Tous ces faits qu’elle, croyait certains, se renouvelant sans cesse, faisaient naître dans son ame une sourde mélancolie qui l’empêchait de se livrer aux éclats de la joie. Rarement cherchait-elle à se distraire de ses travaux par des jeux folâtres, elle employait ses récréations à faire de pieuses lectures, à broder de riches vêtements pour la madone de la chapelle.

Béatrix, à son exemple, ne cherchait pas les amusements bruyants ; elle aimait, comme son amie, la tranquillité de la retraite ; et, pareillement effrayée des visions dont la paix du château était troublée, elle ne sortait plus de sa chambre quand la nuit était venue ; et là, son frère, ses deux cousins, ainsi que Marcilie, venaient la trouver : Robert s’y rendait pareillement avec le pieux chapelain,