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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

Toute l’assemblée écoutait dans un silence profond les deux interlocuteurs ; chacun, en particulier, blâmait Raoul de son obstination, et le chevalier Robert essaya de le faire rentrer en lui-même. Ce fut en vain, un pouvoir étranger agissait sans doute sur le damoisel ; il reprit la parole en ces termes : « Non, on ne me prouvera jamais que de véritables apparitions se manifestent dans Tarabel, nous sommes les jouets de quelque téméraire qui profite, dans ses intérêts, d’une manière odieuse, de la terreur qu’il répand parmi nous. — Je puis vous le jurer, nous ne sommes pas déçus par le mensonge ; la volonté du ciel agit ici, et vous devez, de peur de vous rendre coupable, l’adorer et vous taire. — Certes, cela ne sera pas ; je ne me rendrai qu’à l’évidence. Si mon père est autour de vous, s’il peut entendre ma voix, eh bien ! qu’il se montre, qu’il