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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

lui déplaisait extrêmement. « Nous devons néanmoins, » lui dit l’orpheline, « ne pas exciter contre nous la haine de ceux qui pourraient nous être contraires : on peut craindre votre amour pour une fille sans nom, et si jamais, vous rendant à la voix de la sagesse, vous choisissez votre épouse parmi les damoiselles des hauts barons, du moins si ma faiblesse est inconnue, je n’aurai pas à rougir un jour de mon malheur. — Quoi ! » répondit Olivier, « est-ce là le motif outrageant qui vous porte à me demander le secret qui vous parait si nécessaire ? Craignez-vous donc de vous confier à moi, et m’accuserez-vous injustement de perfidie ? Si je vous aime, ma flamme ne sera point légère, et jamais les vassaux de Tarabel n’auront une autre suzeraine que Marcilie. »

Ainsi parla le jeune homme. Son amante