Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome II, 1838.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
245
SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

chercha à l’apaiser, et tous les deux, en pleine intelligence, rentrent dans le château, où nul encore n’avait soupçonné leur absence, et où le seul Robert pouvait connaître l’amour du baron. La mélancolie naturelle de l’orpheline était quelque peu diminuée. Dès ce moment, elle songea moins à ses terreurs nocturnes et plus souvent à son ardeur, heureuse, d’être aimée de celui qu’elle chérissait ; elle ne voulait voir que le bonheur, et chassait constamment les sombres images dont parfois son cœur était rempli.

Arthur cherchait depuis longtemps à l’entretenir, et il avait grand’peine à en rencontrer l’occasion. Olivier d’un côté, Raoul et Béatrix de l’autre, laissaient rarement l’orpheline seule, et il n’était point facile de causer avec elle, lorqu’on avait besoin de le faire d’une manière à ne pas être entendu. Enfin,