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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

que mon cousin soient vos amis, je les verrai sans peine ; mais c’est au don de votre cœur que je prétends, et c’est le don de mon amour que le mien vous offre. — Y pensez-vous, sire Raoul ? et devez-vous parler ainsi à une simple fille, que tant de causes doivent éloigner de vous ? Croyez-moi, souffrez que je rejette ce propos sur votre aimable galanterie et donnez un autre but à votre conversation. — Je n’ai garde d’y consentir, damoiselle ; ce sera désormais, jusqu’à la fin de ma vie le seul sujet dont je vous entretiendrai. Vous avez bien permis à mon frère de vous parler ; aurais-je moins de droit à votre complaisance, ou lui en avez-vous accordé de plus grands à votre cœur ? — Je vous le répète encore, votre frère n’est que mon ami. — Je ne pourrai jamais le croire, à moins que vous ne m’acceptiez pour votre époux. — Si, par ce seul moyen, je puis vous convaincre