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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

pense promise, et encore même je ne sais pas qui voudrait se charger de la gagner. — Je crois que tu as peur ? » répliqua Raoul avec hauteur ; « il fait beau voir un homme d’arme pâlir de crainte, parce qu’il se trouve dans une chambre abandonnée. — On a eu sans doute ses raisons pour cesser d’habiter une si belle demeure ; peut-être que les visites qu’on était forcé d’y recevoir n’étaient pas du goût de tout le monde. Quant au manque de courage que vous me reprochez, souhaitez, monseigneur, dans vos intérêts, de ne jamais en faire l’épreuve, et ne nous rencontrons point en rase campagne, chacun dans un parti opposé, mais combattant moi pour le grand roi de France et vous pour votre noble duc de Bretagne, il pourrait vous en mal arriver.

Hillerain, voyant la colère qui se peignait dans les traits de Raoul à cette apostrophe