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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

imprudente, s’adressa au soldat : « Il est bien convenable, Jacques, qu’un soldat tel que vous manque de respect à un damoisel tel que sire Raoul, surtout quand vous êtes à sa solde ; eh ! qui vous a dit que vous étiez sans bravoure ? il faudrait, pour tenir un pareil propos, ignorer que vous avez fait vos preuves, et si vous ne les aviez point faites, on ne vous eût pas choisi pour cette expédition. »

Ces adroites paroles calmèrent une discussion qui eût pu avoir des suites, et en même temps elles donnèrent une nouvelle direction aux idées, en empêchant de réfléchir sur ce qu’on avait pu entendre d’extraordinaire. Le fantôme avait disparu ; on n’entendait plus que le roulement du tonnerre qui ne cessait de gronder dans les cieux, et la tempête était loin d’être apaisée.

Raoul, après un moment de repos, crut