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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

rent ; mais ils ne conservèrent pas longtemps leur sang-froid ; car, à l’instant où Raoul, approchant de la chambre de Marcilie, se préparait à y frapper, un nouvel objet d’épouvante se développa ; un spectre hideux sembla s’élever de terre et se plaça entre la porte et les audacieux… Oh ! Dieu !.. de quelle terreur Raoul ne fut-il pas saisi en reconnaissant les traits de son père tel qu’il s’était naguère montré à lui !

Pour cette fois, le coupable demeura immobile ; il ne fut pas possible de comprimer son effroi et moins encore de retenir près de lui les soldats qui, à la vue du fantôme sanglant, prirent la fuite avec une vitesse sans pareille, et, malgré les supplications d’Hillerain, qui cherchait à leur donner un peu de fermeté, ils reprirent le chemin de la chambre verte, de l’escalier et du souterrain, et ne se crurent en sûreté que quand, ils se