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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

Laissons ces malheureux et retournons à Raoul, que nous avons montré en face de l’ombre sanglante de son père qui, d’un air irrité, lui ordonnait de s’éloigner. Le malheureux jeune homme, vaincu par sa terreur, ne pouvant plus commander à sa faiblesse, tomba à genoux, et, dans une posture suppliante, implora le pardon de sa faute. Il demeura longtemps dans cette position, et quand il releva sa tête abaissée, l’ombre vengeresse s’était évanouie. Raoul se trouvait seul avec ses remords et son amour.

D’un pas chancelant, il regagna sa chambre ; et cependant il eut assez d’énergie pour aller soigneusement refermer la chambre du meurtre, comme on appelait dans le château, celle dans laquelle venaient de se passer les véridiques événements dont nous venons de rendre compte. Mais à peine Raoul