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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

ces coupables Albigeois, contrebandiers de profession et dont l’ame est vendue à Satan, parce qu’en vérité Dieu ne sait qu’en faire. » La conversation fut poursuivie sur ce ton jusqu’à l’entrée de la petite ville d’Alet. Là le prêtre s’informa de Jacquelin, si l’honnête vavasseur Timothée vivait encore.

« Hélas ! » répondit Jacquelin, « c’était mon oncle, et il y a six mois que nous l’avons enseveli.

— De qui réclamerai-je l’hospitalité dit le prêtre en se parlant à soi-même ; « il est nuit, les maisons sont fermées, je ne connais personne ; il y a tant d’Albigeois dans ce pays. »

Le neveu de Timothée repartit : « Je serais charmé de vous recevoir dans mon humble chaumière, vous y serez mal sans doute, mais la cordialité vous y fera bon accueil.

— Allons, mon fils, à la grâce de Dieu,