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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

hocha la tête et dit que son mal était incurable.

Le comte insista, se fit connaître et obtint bientôt la confiance du jeune baron. Demeuré orphelin avec une fortune considérable, le jeune seigneur s’était rendu amoureux de la fille de son notaire, et, malgré les lois héraldiques, avait voulu en faire sa femme. Sa famille tout entière s’était opposée à ce qu’elle appelait un acte de démence ; et, la première nuit des noces, au moment où il devait posséder l’objet de son amour, il sentit deux mains le saisir, l’éloigner de sa jeune épouse, et une voix sourde murmurer à son oreille ces mots : « Crains de goûter un bonheur qui serait un crime ; passe cette nuit en prières, et demain va, dans la tour des archives, chercher dans la deuxième boîte de fer que tu verras à ta gauche ; tu y trouveras des papiers qui te révéleront un fatal