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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

secret !… Après ces mots, la voix s’éteint, la main glacée s’éloigne, et le baron se leva précipitamment pour appeler ses gens : après de vaines recherches, tout ce qui venait de se passer resta enveloppé dans un mystère incompréhensible.

Le baron cache à sa femme ce qu’on lui a dit ; elle n’a rien entendu ; il craint lui-même d’avoir cru trop légèrement une illusion de ses sens ; l’amour l’emporte sur la terreur, il se rapproche de madame la baronne ; plus de voix sourde, plus de main glacée ; le mariage se consomme le lendemain ; les distractions de la noce achèvent de le rassurer, et il oublie d’aller visiter les archives de son château. Une semaine s’écoula ; neuf jours après, c’était un vendredi, il était dans son cabinet, à onze heures du matin, écrivant une lettre à un de ses amis alors en Italie ; on frappa à la porte, il dit : Entrez !