Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/173

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une année sans pouvoir parvenir à leurs fins. En effet, Marc d’Éphèse leur opposa avec raison, d’un côté, un manuscrit grec fort ancien de saint Basile, lequel existait de son temps et ne contenait pas, dans le passage contesté, les paroles favorables aux Latins. Il assurait même qu’à Constantinople, il pouvait se trouver jusqu’à mille manuscrits aussi anciens renfermant la même leçon, bien qu’il se rencontrât aussi, dans quatre ou cinq, la leçon détériorée à laquelle s’attachent les Latins. Faire ici, même un simple résumé de ces contestations, serait trop long ; elles occupent vingt-cinq pages in-folio dans l’ouvrage de Zernicavius.

Aujourd’hui nous pouvons ajouter que l’authenticité de la leçon soutenue par Marc, et, par conséquent, l’altération de celle que suivaient les Latins, est confirmée par d’autres preuves encore. La première, c’est que les savants d’Occident eux-mêmes, presque dans toutes les éditions des œuvres de saint Basile en langue grecque, et dans la version latine, lisent ce passage précisément de la même manière que le fait Marc[1], et que les auteurs (1830 et 1831) de la dernière et meilleure édition des œuvres de ce Père remarquèrent en outre que, de tous les sept manuscrits qui servirent à leur travail, il y en avait un seul qui ne renfermât pas la particule ισως, peut-

  1. Nommément dans les éditions : Venet., 1535, p. 87, Basil., 1551, p. 676 ; 1565, t. I, p. 139 ; 1566, p. 339 ; Paris, 1618 t. II, p. 78 ; 1566, p. 280 ; enfin dans celle des Bénédictins, Paris, 1730 et 1839.