Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/203

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du Fils, nommément par la génération du Fils et par la procession du Saint-Esprit. Mais il ne faut admettre qu’une seule distinction, une seule particularité dans chacune des personnes divines, leur perfection ne consistant pas moins dans le maximum de l’unité que dans le minimum de la diversité, et, par conséquent, exigeant qu’on n’attribue à chacune d’Elles qu’un seul caractère distinctif ou personnel. » Mais qui de nous est en droit de déterminer quel est le nombre précis des traits particuliers dont doit se former l’attribut personnel de chacune des personnes de la sainte Trinité, quand ce mystère est inaccessible à notre esprit, et que, suivant la doctrine positive de l’ancienne Église, l’attribut personnel du Père renferme en réalité, non-seulement deux, mais jusqu’à trois particularités distinctes : qu’Il est inengendré et ne procède de personne, qu’Il engendre le Fils et qu’Il fait procéder de soi le Saint-Esprit ? Et, d’un autre côté, qu’est-ce que cette idée que la plus haute perfection des personnes divines exige qu’elles n’aient toutes qu’un seul trait ou attribut distinctif, et que le Père cesserait d’être parfait si nous venions à offrir, dans son attribut personnel, deux ou trois traits particuliers ?

4° « Le Fils reçoit tout du Père, sauf la paternité, qui est seule incommunicable ; par conséquent Il reçoit aussi la volonté divine fructifiante (fruchtbaren) ; et, par cette raison, au moyen de cette volonté divine, le Fils participe (ist fruchtbar) avec le Père, et comme le Père, à la procession du Saint-Esprit. » Mais d’où sait-on que chez le Père la paternité seule est incommunicable, et que la faculté de faire procéder le Saint-Esprit est communicable, lorsqu’au contraire les anciens Docteurs de l’Église attribuaient l’une et l’autre également à la seule personne du Père, et exprimaient que le Fils a tout reçu du Père, sauf la propriété d’être auteur d’une autre personne, c’est-à-dire et d’engendrer le Fils, et de faire procéder le Saint-Esprit ? Et, d’ailleurs, où va-t-on prendre cette idée que, de concert avec le Père, le Fils fait procéder le Saint-Esprit par un acte de sa volonté ?