Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/35

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dans sa réponse au Très Saint Patriarche Tarasius montre clairement et solennellement qu’il professe que le St-Esprit procède du Père et aucunement du Fils. »[1] S’il en était autrement, Photius oserait-il écrire une telle chose au métropolitain d’Aquilée, chose qui pouvait être facilement contrôlée dans les minutes conservées aux archives de Latran ? Outre que, cette espèce de lettre était une encyclique comme celles adressées partout où l’on croyait nécessaire de les communiquer.[2]

À tout cela il faut encore ajouter une autre considération d’une importance capitale, qui n’a pas été remarquée, autant que je sache, par ceux qui se sont occupés de ces questions, et qui à elle seule pourrait suffire pour tout le reste. Si la réponse d’Adrien était favorable aux prétentions de Charlemagne, quel besoin avait-il de convoquer un concile à Aquisgranum en l’an 809, pour examiner la question et la faire triompher à son gré ? Mais il fut trompé dans ses espérances, comme le prouve la disparition de ses actes. L’Occident septentrional n’était pas encore gagné considérablement à cette innovation. Si la réponse d’Adrien était favorable aux

  1. Épîtres de Photius, édition Valetas, epist. Ε, § ια : Αλλα και Αδριανος εκεινος, τον αυτον Αποστολικον διιθυνας θρονον, εν οις προς τον αγιωτατον και μακαριωτατον Ταρασιον, τον ημετερον πατροθειον, αντεγραφε, σαφως τε και περιφανως φαινεται το Πνευμα το αγιον, φρονων εκ του Πατρος, αλλ ουκ εκ του Γιου, εκπορευεσθαι.
  2. Honneur à M. Hergenrother qui, dans sa vie de Photius, ne fait aucune objection contre le contenu de cette lettre.