Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/39

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magne, quel besoin aurait-il eu de convoquer un concile à Aquisgrane pour examiner cette question, et par suite d’envoyer à Léon III une mission de trois théologiens, présidée par l’abbé Smaragdus, pour gagner son consentement à la double procession ? Les actes de ce concile, que divers historiens ont considéré comme un des conciles les plus importants célébrés dans les Gaules, ont disparu, pendant que d’autres d’une importance bien inférieure ont été soigneusement conservés. Il paraît que les arguments et les preuves des opposants au Filioque ont été bien forts, c’est pourquoi on a détruit ces actes. C’est ce qui est aussi arrivé aux actes du concile de Gentilly, dont nous parlerons à l’appendice C ; comme l’on a fait en mutilant la réponse d’Adrien à Charlemagne, comme l’on a fait des lettres de Jean VIII, ainsi que nous le prouverons dans la suite. (Voir in-extenso l’ouvrage de Théophane, Tractatus de processione Spiritus Sancti, ou sa traduction en grec dans le Ελεγχων, τομ. Β. σελ. 83.)

Je ne puis pas rapporter ici les détails de la conférence qui eut lieu entre Léon et ces délégués de Charlemagne, qui tâchaient de toutes façons de l’amener à approuver leurs opinions. On peut les retrouver dans presque toutes les collections des conciles, notamment dans celle de Labbe (ad. an. 809, tom. VII, pag. 1194 et seq.). Le résultat définitif fut que Léon désapprouva, l’insertion du Filioque dans le symbole de la foi, et qu’il