Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/40

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recommanda fortement de l’extirper. Sur la demande des délégués, de quelle manière l’on devait procéder à cette opération, sans exciter de grands mécontentements parmi les Francs, qui en étaient fort entichés, il leur donna le conseil de cesser totalement de chanter ou de réciter le symbole dans l’église du palais de Charlemagne, disant qu’ainsi l’exemple serait suivi des autres églises du royaume. De cette façon l’interpolation tomberait en désuétude, puis s’oublierait avec le temps. Même pour encourager à la pratique de ce conseil, il promit d’en faire de même à Rome, quoique l’interpolation n’y eût point pénétré. Je donne cette dénomination à ce fait, et non celle d’addition dont on use communément. Elle lui aurait convenu si une autorité compétente, un concile œcuménique, avait régulièrement décrété son insertion. Que ce fut à tort ou à raison, c’est une question à part. Mais puisque ceci a été commis et maintenu sans participation, et même contre le jugement des plus grandes autorités ecclésiastiques, celles des églises de Rome et de Constantinople, c’est là le nom qui lui convient. (Voir Ffulkes, Christ. divis. dernier chapitre.)

Après cette tentative de Charlemagne, Léon condamna la double procession,[1] non seulement à cause de

  1. Cette condamnation prononcée par Léon III a fait tellement d’impression sur l’esprit de Canisius, dont nous avons parlé plus haut, qu’il a pensé que si Alcuin a qualifié l’addition du Filioque d’hérésie