Page:Lampryllos - La Séparation des deux éléments chrétien et musulman comme la solution la plus honnête et la plus praticable de la question d'Orient, 1868.djvu/10

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les excitations extérieures de nation contre nation, de race contre race, de religion contre religion, de langue contre langue, de secte contre secte. L’un croira trouver ses avantages dans la prédominance des Slaves, l’autre dans celle des Grecs ; celui-ci sera pour les Daciens, celui-là pour les Albanais, cet autre enfin pour les Arméniens, les Druses, les Kurdes, les Arabes, les Égyptiens.

Avec les ébauches de petites et imparfaites nationalités qui ne demandent pas mieux que de se fondre dans les grandes, on tâchera de faire des nationalités distinctes importantes, afin de se faire valoir comme protecteurs indispensables, en attendant que le lendemain on en devienne les dominateurs. Il y aura même des puissances qui croiront qu’il est dans leur intérêt de s’allier avec les musulmans et de se préparer une table rase pour l’extermination des chrétiens. On se servira, dans ce même but, du bras des peuplades sauvages qui ont conservé jusqu’à nos jours les instincts sanguinaires et la férocité des siècles passés. En nous excitant, les uns contre les autres, pour des avantages que chacun présume en retirer, on mêlera aux haines de race et de religion les mobiles d’intérêts cupides, de rapacité, de spoliation.

Les scènes horribles dont les États du royaume de Hongrie ont été le théâtre pendant la révolution de 1849, où l’on a vu des Magyars, des Autrichiens, des Slaves, des Saxons et des Roumains s’entr’égorger sans pitié aucune, nous les verrons se répéter, sur une plus vaste échelle, avec plus de persistance et plus de férocité.