Page:Lampryllos - La Séparation des deux éléments chrétien et musulman comme la solution la plus honnête et la plus praticable de la question d'Orient, 1868.djvu/9

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le partage contentieux, qui menace de se déchaîner un jour sur nos malheureuses contrées pour y déverser tous les fléaux qui ont, dans tous les âges, affligé et déshonoré la triste humanité.

Comment préludera-t-on à ce drame infernal ? On ne saurait le prévoir d’avance. Sera-ce parce qu’une puissance, se prévalant d’une circonstance quelconque, trouvant ou se créant des griefs à redresser, donnerait le premier branle ? Sera-ce parce que deux ou trois puissances se mettront d’accord et commenceront l’œuvre en occupant les points les plus importants et laissant aux autres le choix ou de toucher à quelques bribes ou de se jeter dans une guerre à outrance ? Sera-ce que des insurrections, sans plan général, pouvant amener des chances diverses, d’où sortiront de grands excès appelant des représailles épouvantables, donneraient des motifs d’intervention aux puissances ? Personne ne saurait actuellement prévoir par où l’irruption du mal doit commencer, mais personne non plus ne saurait douter que la tumeur pestilentielle doit crever quelque part et que d’horribles calamités se feront jour de tout côté[1].

L’intervention des grandes puissances deviendra inévitable. Trop d’intérêts, trop d’ambitions, trop de rivalités, les pousseront à intervenir, et c’est alors qu’aux dissentiments intérieurs viendront se joindre

  1. Combien peu s’en est-il fallu que l’horrible événement de Topchidéré à Belgrade n’en fût le premier signal ? Rien qu’un quart d’heure de trouble ou d’hésitation dans l’esprit du ministre Garaschin. Où en serions-nous aujourd’hui ?