Page:Lampryllos - La Séparation des deux éléments chrétien et musulman comme la solution la plus honnête et la plus praticable de la question d'Orient, 1868.djvu/46

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

slaves lui deviendrait aussi inutile et même aussi dangereuse, dans un moment donné, que si elle était montée par des Vénitiens. Une fois que le Trentin serait rendu à l’Italie, que la ligne des Alpes Juliennes et le cours de l’Issonzo seraient reconnus sincèrement et loyalement des deux côtés comme frontière perpétuelle, l’Autriche n’aurait plus besoin d’entretenir dans l’Adriatique une flotte destinée seulement à absorber une bonne partie de ses revenus, qu’elle pourrait employer avec plus de profit ailleurs. L’Italie, du même coup, se délivrerait de la nécessité de donner un développement précoce à sa marine militaire, pendant qu’elle n’a pas assez de toutes ses ressources pour les autres branches de son administration.

D’après ce qui vient d’être exposé, l’État hellénique se trouvera en possession, du côté asiatique, de tout le versant occidental de l’Asie mineure, pays que nous avons désigné sous la dénomination d’Anatolie, et, du côté de l’Europe, de tous les pays au sud des chaînes de l’Hémus, sauf l’exception déjà faite. Sa capitale ne sera plus sur le Bosphore, point trop éloigné du centre de son territoire, mais bien sur l’Hellespont.

Il est de toute nécessité que le Bosphore et l’Hellespont se trouvent entre les mains d’un État qui puisse remplir efficacement le rôle qui lui aurait été assigné : celui de tenir en temps de paix ces détroits ouverts à tout le monde et en temps de guerre également ouverts ou fermés à tout le monde. Ces deux détroits sont situés au beau milieu des pays helléniques, tant en Asie qu’en Europe, tant anciens que modernes, et un État grec peut offrir le plus de ga-