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trées qui, par leur position géographique, font partie du système de l’Europe orientale, pussent avoir un débouché assuré dans la mer Noire, comme il serait également juste que les provinces slaves du sud-ouest, contrées qui rentrent plutôt dans le système de l’Europe centrale, pussent avoir des établissements dans la mer Adriatique. C’est de ce côté-là, sur les rivages de la Dalmatie où s’étend la base de leur position géographique, que se trouve le grand avenir des Slaves méridionaux, et où doit se développer un jour toute leur activité commerciale et maritime. Il serait de son intérêt même que le gouvernement autrichien accordât à cet État slave le droit d’entrepôt et de transit dans un ou plusieurs ports de la Dalmatie, par exemple dans ceux de Cattaro, Raguse, Spalattro et Sébenique. On ferait encore mieux si l’on échangeait la mince et étroite bande de territoire qui forme la Dalmatie inférieure avec une partie équivalente de territoire dans la Croatie turque. En attendant que l’on procède à un pareil échange, les ports de Klek et de Satorina, dans le golfe de Narenta, pourront servir provisoirement pour assurer à l’État slave une communication indépendante avec la mer Adriatique[1].

Mais, dira-t-on, si l’Autriche consent à cet échange, elle diminue de moitié la source d’où elle tire les marins nécessaires à l’entretien de sa flotte. On pourrait y objecter qu’une flotte montée par des marins

  1. Sur ce sujet, voyez un article de H. E. de Laveleye : l’Allemagne, etc., dans la Revue des Deux Mondes du 1er août 1868 (pages 531, note, et 547 et 548).