Page:Lampryllos - La Séparation des deux éléments chrétien et musulman comme la solution la plus honnête et la plus praticable de la question d'Orient, 1868.djvu/56

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semer la division dans celui du pampapisme. On en viendra aux mains, sans nul doute, lorsque le grand œuvre sera consommé, mais pour le moment on agit de concert. Pourrons-nous, abandonnés à nous seuls, tenir pour longtemps encore tête à ces deux gigantesques agents de subornation ?

C’est trop difficile. Au train dont vont les choses aujourd’hui, on peut parfaitement prévoir que nous devons succomber en définitive. Mais, au bout du compte, lequel de ces deux contendants jouera l’autre ? La chose est aussi claire que le jour. N’importe. Ce serait demander l’impossible. Comment, en effet, espérer que les fils des hommes de 1789 se décideraient à se sevrer de la fameuse politique traditionnelle, ce triste et néfaste héritage des bas siècles : Ipsi videant ?

Il y a en Europe plus de douze millions de Slaves du sud-ouest ; il y en a autant du nord-ouest, et plus du double de leur addition dans l’est et le nord-est : ce qui porterait le nombre des Slaves à plus de soixante millions. Je ne parle pas des populations qui, soumises à leurs lois, vont bientôt leur être assimilées. Les territoires qu’ils habitent sont immenses. Le nombre des Slaves triplerait, que ces territoires ne seraient pas encore suffisamment peuplés. Posséder des territoires tellement étendus en Europe et en Asie et vouloir encore empiéter sur le petit héritage de la nation hellénique, ce serait d’une atroce ingratitude pour le passé et une suprême injustice pour le présent !

Quel pourrait être le sort de cette nationalité, dépouillée de la Thrace et de la Macédoine, et confinée