Page:Lampryllos - La Séparation des deux éléments chrétien et musulman comme la solution la plus honnête et la plus praticable de la question d'Orient, 1868.djvu/59

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quelle que soit leur nationalité, quel que soit le pays qu’ils habitent, et nous les adjurons d’y répondre.

Tout cela, dira-t-on, n’est que du sentimentalisme. Mais les vérités les plus élémentaires du monde moral ne sont-elles pas l’œuvre du sentiment ? L’inspiration des grandes pensées et l’impulsion aux grandes œuvres ne viennent-elles pas du cœur ? Les sentiments élevés ne nous sont-ils pas souvent d’une utilité supérieure à celle du calcul ? Que s’ensuivrait-il si on n’en tenait pas compte à cette occasion ? Il faudrait renoncer à l’espérance d’une solution pacifique et chrétienne de la question d’Orient. Évidemment, les Hellènes ne sauraient résister avec succès contre une telle éviction ; mais tous ceux qui, en Europe, tiennent à l’équilibre des États et à la pondération des forces des différentes nationalités ne sauraient permettre que les Détroits tombent au pouvoir d’une nation slave quelconque. La fatalité exigerait donc qu’une guerre européenne dît le dernier mot dans cette grave question d’Orient ? Qui doit s’en réjouir, qui doit s’en réconforter ? Nous l’avons déjà dit au commencement de ce travail.

Mais ne désespérons pas de la raison et de l’honnêteté. Espérons, au contraire, que les principes chrétiens, qui se font de plus en plus jour dans la société et la politique des peuples modernes, seront écoutés à l’avantage de tous. Avec cette consolante confiance, revenons au point où nous étions avant d’être entré dans ces explications.