Page:Lampryllos - La Séparation des deux éléments chrétien et musulman comme la solution la plus honnête et la plus praticable de la question d'Orient, 1868.djvu/62

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sance quelconque de la langue des Hellènes[1]. Elle a été non-seulement la langue des philosophes et des dieux, mais la langue de Dieu même. Ce fut par elle que le Logos, la raison divine, se manifesta dans le monde, s’y propagea en toutes directions, le pénétra en tous sens.

Ceux qui, pour des buts inavouables, préfèrent la situation actuelle vont s’écrier : « Par la formation de ces trois États on ne fait que créer trois satellites à la Russie, dévoués à ses intérêts, à sa politique, et gagnés à son influence irrésistible par la conformité de religion. » Mais si cette conformité de religion entre les Autrichiens et les Italiens, les Français et les

  1. M. Gustave d’Eïchtal, dans son opuscule de l’Usage pratique de la langue grecque (Paris, 1864), propose la langue hellénique comme langue internationale universelle, et ajoute qu’il est tout prêt à soutenir sa motion envers toute contradiction. Accordons, si l’on veut, que par sa généralité ceci peut paraître un peu extraordinaire. Mais en serait-il de même limité à l’Orient ? D’ailleurs il ne s’agit ici ni de pression ni d’oppression politique, mais d’un consentement libre, rationnel. M. Beulé, dans un discours prononcé à la Bibliothèque impériale, a soutenu que, pour des motifs bien graves, dans l’enseignement secondaire en France il faut commencer par l’étude de la langue hellénique, puis passer à celle de la langue latine. (Voir la Revue des Cours littéraires du 30 mars 1867, t. IV, p. 274. Voir encore, sur le même sujet, un discours de M. Egger, t. II, p. 143-262 ; un autre de M. Brunet de Presle, t. II, p. 265-306, et un autre de L. Havet, t. III, p. 186.)

    Par suite de tout cela, une société française s’est constituée à Paris pour la propagation de la prononciation vivante de la langue hellénique ; prononciation que vulgairement on appelle moderne, mais qui, en réalité, remonte jusqu’à l’époque qui a précédé l’ère chrétienne.